Spider-man New generation : top ou flop ?

25 janvier 2019
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admin
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spiderman new generation

Les « série addict » peuvent se réjouir, le nouveau Spiderman est arrivé ! Controverses et déceptions s’enchaînent pourtant autour de ce film dès sa sortie. Qu’en est-il vraiment ?

Dans Spiderman New Generation, on découvre un nouveau personnage principal. Miles morales, un jeune afro-américain, est en passe de changer d’établissement scolaire et donc de statut social. Terrifié par ces bouleversements, il se réfugie dans ses passions partagées par son oncle Aaron, la musique et le graffiti. Un jour, alors qu’ils arpentent les égouts à la recherche d’un mur à taguer, Miles se fait mordre par une araignée…

Une histoire bien ficelée

Le dernier opus de Spiderman aurait pu être la suite des aventures de Peter Parker. Il n’en est rien. Sans renier ses prédécesseurs, le film se pose d’entrée comme autonome. Il paie pourtant avec joie son tribut aux comics et comme dans tous les Marvels, les références à la maison mère et ses rejetons ne manquent pas. Cependant, même la présence de Peter Parker, sous forme de quadra dépressif, dénote une certaine liberté prise avec les codes de la série. Sûr de sa légitimité, le film se veut l’apôtre du « What if ? » et se réapproprie avec force et brio le mythe de Spiderman.

Dans ce dernier épisode, Le Caïd, chef du milieu New-yorkais, a réussi à ouvrir un portail multi-dimensionnel. Créatures malfaisantes se bousculent alors au portillon, appâtées par un monde vierge à terroriser. Hélas pour eux, les Spidermans respectifs de leur monde les suivront pour les combattre. On retrouve ainsi une armée de super-héros hétéroclites, de Spider-cochon à Spiderman Noir en passant par Spider-Gwen, alter ego féminin du héros. L’équipe fait bloc autour de Miles et part à l’assaut du Mal. On pense à ce groupe d’individualités si dense qui avait fait le succès de The Walking Dead. Le film suit particulièrement l’évolution de la relation entre Miles et Peter, ce qui en fait un récit de formation, dotée d’un message émotionnellement riche. La trame de l’histoire s’en trouve étoffée, on est pris dans la toile du scénario et, sans se débattre, on laisse l’histoire nous digérer à petit feu…

Une claque visuelle

Pour cet épisode, le parti pris de l’animation est revendiqué haut et fort par les réalisateurs, démontrant tout l’amour qu’ils portent à la pop culture. A cheval sur la ligne du temps, Spiderman New Generation joue avec les techniques des dessinateurs de comics, comme la quadrichromie, avec autant de brio qu’il explore les possibilités offertes par la 3D.

Ce mélange singulier est parfaitement exploité par le réalisateur qui identifie chacun des personnages par une silhouette identifiée par une texture, une matière et même un style d’animation propre à leur dimension d’origine. Par l’insertion d’onomatopées, l’utilisation des arrêts sur image ou le choix d’un rythme saccadé de l’animation, Spiderman New Generation réussit la symbiose entre la puissance évocatrice du dessin et un tempo vif et bondissant qui constitue la force des films de Spiderman.

Enfin, tout ceci serait vain sans un montage juste et précis, laissant le champ libre à l’action et aux émotions. Là encore, la réussite est au rendez-vous et le spectateur sort quelque peu déboussolé de la projection, tant le fil narratif est étroitement et habilement mêlé aux impressions émotionnelles suscitées par la mise en scène.

Insuccès français ?

Aux États-Unis, le film fut acclamé par la critique dès sa sortie. Le public se pressa aux projections et le nombre d’entrées conséquent fut la confirmation populaire que ce dernier opus de Spiderman avait bien quelque-chose en plus. Alors pourquoi un tel bide en France ?

La pop culture américaine occupe souvent le rôle de souffre-douleur des critiques du cinéma français. Spécialement lorsqu’on parle de héros Marvel. Têtes de gondoles d’un genre pour « série addict », ce milieu populaire et foisonnant où le succès des figurines et autres produits dérivés fait taire toute contestation, rappelle sûrement aux producteurs français à quel point ils sont éloignés des goûts du public. The Walking Dead, Deadpool, WatchMen, on ne compte plus les films détruits par leurs propres équipes de production avant même leur sortie.

Les raisons profondes de cet insuccès trouvent également leurs racines dans l’aversion du milieu académique pour l’animation. Sa promotion, construite autour de la présence de quelques footballeurs apparaissant au casting, démontre la méconnaissance d’un genre riche et vivant, toujours prêt à mélanger les genres. Les producteurs ont privilégié une approche familiale. Bien mal leur en a pris car avec une telle promotion, l’homme-araignée ne pouvait qu’aller dans le mur… En tout cas, chez Figurines Mania, nous avons largement su apprécier ce petit bijou. C’est donc un top ! Et vous ?