Archives mensuelles : septembre 2018

Steve Ditko, un dessinateur de génie

Comment évoquer l’univers des comics sans parler de Steve Ditko ? Comment pourrions-nous passer sous silence la mort, le 29 juin dernier, de ce dessinateur et scénariste à la touche si particulière, au style si enlevé ? Né le 2 novembre 1927 à Johnstown en Pennsylvanie, il a été de ceux qui par leur audace et leur talent ont su donner à Marvel ses lettres de noblesse. Spiderman ou encore Docteur Strange (pour ne citer qu’eux) ont pris vie sous la plume acérée d’un artiste à l’esthétique neuve, innovante, au service de l’expression.

 

 

Les comics, passion d’une vie d’artiste

 

Steve Ditko, diplômé de la Cartoonists and Illustrators School, au sein de laquelle il étudie sous la direction de l’encreur de Batman (Jerry Robinson), commence à travailler professionnellement en 1953. Traitant de thématiques diverses telles que l’horreur, la science-fiction ou l’intrigue policière, les premières bandes dessinées auxquels il prête ses talents lui permettent de se confronter aux exigences du marché. Charlton, Harvey, DC, de nombreuses maisons d’édition font appel à ses services, dont Atlas (future Marvel) qui saura donner aux artistes Jack Kirby, Stan Lee et bien sûr Ditko, une portée internationale.

C’est d’ailleurs avec Stan Lee qu’il s’associera afin de mettre sur pied le célèbre et inimitable Spiderman, qui est présenté pour la première fois en août 1962 dans Amazing Fantasy # 15. Le trio Kirby-Lee-Ditko, à l’imagination et à la créativité sans borne, constitue alors le cœur d’innovation de cette époque que l’on appelle aujourd’hui l’âge d’argent des comics (1961-1973). Le Docteur Strange, figure remarquable apparue dans Strange Tales # 110 et imaginée par Ditko, voit aussi le jour durant cette période bénie pour la firme Marvel. Espaces psychédéliques et contours surréalistes s’entremêlent alors pour donner au magazine une teneur tout à fait singulière, révélatrice d’une originalité, d’une pertinence artistique.

Animé par un désir d’expression et de liberté, Ditko s’orientera petit à petit vers les chemins de l’indépendance, bien qu’il soit toujours resté en contact avec diverses maisons d’édition. Parmi les chefs d’œuvres d’une carrière au combien prolifique, l’inclassable Mr. A semble avoir été la création la plus personnelle, la plus osée mais peut-être aussi la plus authentique de l’artiste américain.

 

 

Le style singulier d’un dessinateur hors norme

 

Il est indéniable que Steve Ditko a contribué à développer et élargir les potentialités de la bande dessinée américaine. Cet art, devenu véritable transport d’idées, d’opinions, de philosophies, se retrouve alors renouvelé, transcendé. Il est intéressant de noter que les personnages qu’il a fait naître, se font Homme et portent le poids d’une existence. De par ses dessins aux angles parfois expressionnistes, aux contours souvent mystiques, il a su exprimer dans leurs complexités toutes les ambiguïtés d’une vie de dessinateur surdoué.

Les Indestructibles 2 : l’attente valait-elle le coup ?

Hélène, Bob et leurs trois enfants enfilent à nouveau, et avec dextérité, leur costume de super-héros.

Quatorze ans après Indestructible 1, la super-famille est plus tonique que jamais : Elastigirl, Mr Indestructible, Violette, Flèche et Jack-Jack nous mènent à un train d’enfer pendant 1 heure et 58 minutes.

 

 

Demandez le programme : aventure, humour et virtuosité !

 

Le Démolisseur est en pleine folie destructrice. La ville est en danger. Nos super-héros, après un combat titanesque, parviennent à stopper le méchant. Mais il court toujours et le secteur du combat est sens dessus dessous. Ce qui n’est pas du goût de tout le monde : « Si vous n’aviez rien fait du tout, l’incident aurait été couvert par les assurances », leur dit-on. Ils doivent faire profil bas, sous peine d’être dans l’illégalité.

Sauf si… Un gros bonnet de la com’ leur conseille de booster leur image en faisant quelques coups d’éclats qui marquent favorablement le public. Une mission confiée à Elastigirl, qui s’en va combattre un mystérieux adversaire, équipée d’une mini-caméra incrustée dans son costume. Pendant ce temps, Monsieur Indestructible tente, vaille que vaille, de s’occuper de la maison et des enfants. Une mission fort délicate, entre une adolescente en plein chagrin d’amour, un garçon turbulent et un bébé ingérable.

 

 

Les indestructibles 2, une suite royale !

 

Brad Bird, le réalisateur, nous avait bien gâtés pour le premier opus. Les Indestructibles avaient soufflé un vent de fraîcheur rétro-futuriste dans le paysage de cette année 2004. La suite des aventures de cette famille attachante et atypique débarque près d’une génération plus tard, sans avoir pris une ride, et avec quel panache ! Les dernières minutes du premier volet nous laissaient sur l’apparition tonitruante du Démolisseur. Le second volet débute au même moment, pulvérisant audacieusement quatorze longues années en quelques secondes !

Les thématiques abordées collent à l’actualité : la place des femmes dans la société, celle de la manipulation des masses par les médias et les politiques. Ainsi, les motivations du méchant hypnotiseur convoquent-elles, en passant, la réflexion autour de la dépendance vis-à-vis du confort et des écrans, de la vie par procuration et de l’hyper-protection.

 

 

Une réussite technique éblouissante

 

C’est un débordement de plans fous, une prolifération d’images frénétiques, un montage chirurgical et haletant, une bande son aux petits oignons, une mise en scène savoureuse et burlesque pleine d’inventivité. Vous contemplez, entre autres, un bébé craquant aux pouvoirs terrifiants et aléatoires face à un raton laveur complétement dépassé, une jeune fille sans tête ni bras qui ouvre un frigo en pleurant, une bagarre aux couleurs psychédéliques dans une cage stroboscopique, la course-poursuite ébouriffante entre un train lancé à toute allure et une moto véloce et élastique. Vous admirez les prestations de Frozone en paysages de glace sur-réalistes et celles d’Edna Mode, imperturbable styliste « officielle des super-costumes, dans tout l’Univers et jusqu’à la fin des temps ». Vous avez un faible pour Edna Mode ?

 

 

Côté médias, la critique est unanime : c’est un grand succès. Le public est, quant à lui, conquis. A ce niveau-là, on se pose une seule question : À quand un troisième opus ?