Sans doute un évènement majeur lors de sa sortie en 1988, Akira a bercé beaucoup de jeunes et moins jeunes de l’époque. Certains diront que de nombreux geeks contemporains ont toujours Akira dans un coin de leur cœur. Œuvre marquante s’il en est, pour de nombreux cinéphiles, sensibles ou non au manga littéraire d’origine. Depuis le 19 août, le film d’animation est distribué dans de nombreuses salles de cinéma françaises.
Kaneda !
Akira c’est d’abord six opus publiés entre 1984 et 1993 d’un manga Seinen de cyberpunk écrit par Katsuhiro Otomo qui a marqué son époque. Il est selon certains un des vecteurs principaux de la diffusion du manga (au sens large) en Occident. L’auteur a ensuite réalisé l’adaptation en film d’animation en 1988.
La ville de Tokyo est ravagée par une explosion inexpliquée en 1982 qui aura pour conséquence désastreuse la 3ème guerre mondiale. On y suit 37 ans plus tard (donc en 2019) les péripéties d’un groupe de motards qui évolue dans une capitale nippone déchirée, corrompue, à bout de souffle, en proie à la guerre civile et au terrorisme.
À la tête de ce groupe de motards, on retrouve Kaneda, un délinquant notoire qui se bat contre d’autres bandits en saccageant la ville depuis leurs deux roues. On découvre à travers eux une jeunesse en perdition, désabusée, qui n’a plus de repère dans cette société où la violence, la drogue et la corruption est omniprésente.
Lors d’une course poursuite nocturne entre les deux clans, Tetsuo l’un des amis de Kaneda, va faire face à un être mystérieux qui le blessera par maladresse. Tetsuo sera embarqué par l’armée qui prendra le temps de le soumettre à différentes expériences non sans conséquence sur la suite de leurs aventures. Il ne sera plus jamais le même après toutes ces expérimentations. Kaneda croisera le chemin de Kei lors de son périple pour retrouver son ami disparu et elle l’accompagnera dans cette quête pour la vérité autour de ces expériences sur les êtres humains.
Un retour en 4K pour une version d’Akira remasterisée
Avec des cinémas qui sont à la recherche de films susceptibles d’attirer du monde dans leurs salles obscures, un film du calibre d’Akira fait figure de bonne nouvelle. En effet, avec tous ces films à gros budget provenant d’Hollywood décalés à plus dans l’année voir au-delà, il faut pouvoir proposer des affiches alléchantes en marge des longs métrages français et quelques films étrangers sortis en salle. C’est un « côté positif » à cette crise sanitaire à ces nombreux reports d’affiches : des films qui au départ ne pouvaient prétendre qu’à une distribution de quelques dizaines de copies peuvent finalement revoir leur taux d’exposition à la hausse.
Depuis le 19 août il est donc possible de (re)visionner un pilier de l’animation japonaise, distribué pour l’occasion par la société Dybex. Véritable film de science-fiction, voir même d’anticipation, c’est une œuvre qui a marquée de nombreux médiums après sa sortie. Les auteurs, dessinateurs et réalisateurs y trouveront une réelle source d’inspiration pour leurs œuvres futures.
Le matériau de base étant daté, il est évident que vous ne retrouverez pas la finesse des rendus 4K observés sur les productions modernes. Mais cette restauration permet un rendu remarquable pour un film qui a plus de 30 ans.
Sans doute une bonne raison de retourner en salle avant l’arrivée du mastodonte Tenet !
