Gou Tanabe nous emmène chez Lovecraft avec son manga dédié à Cthulhu

23 septembre 2020
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admin
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Cthulhu manga

Il se réveille ! Le Grand Ancien comme aime les appeler H.P. Lovecraft. Et s’il y en a bien un parmi eux qu’il ne faut pas sortir des tréfonds de notre monde, c’est bien lui : Cthulhu ! Véritable mythe de l’horreur lovecraftienne, ce monstre dépassant les logiques même de ce que nous appelons nous un monstre est finalement une terreur cosmique venue d’ailleurs. Enfouie, redoutable, insondable, mais qui est Cthulhu ? Et pourquoi le nouveau manga de Gou Tanabe est sans doute un bon moyen de plonger dans ce monde de ténèbres revenu à la mode ces dernières années et c’est tant mieux !

 

 

Le mythe de Cthulhu par H. P. Lovecraft

 

Né en 1890 à Providence aux Etats-Unis et décédé en 1937, H. P. Lovecraft est un spécialiste de l’horreur avec ses nombreux écrits sortis dans les années 20-30 et figure comme l’un des maître en la matière. Et pour cause, il est l’un des créateurs de monstruosités aussi bien ignobles qu’inconcevables pour un esprit humain. Des représentations qui dépassent notre domaine de compréhension et qui ne peut que nous décontenancer face à ce « spectacle » innommable. Et pourtant il y en a bien pour qui le nom reste dans toutes les têtes : Cthulhu.

Questionnant souvent la santé mentale de l’être humain, il part du principe que ce dernier est insignifiant à l’échelle cosmique et n’est clairement pas le centre du monde. Il adopte une vision pessimiste de la place qu’occupe l’humanité en tant que forme de vie et imagine tout un folklore cosmique bien plus impressionnant que notre civilisation. L’essence de ces travaux tient sur le fait que notre compréhension du monde est telle que nous ne sommes pas prêt mentalement à apercevoir ces formes de vie cosmiques.

Cthulhu fait donc partie de ces monstres cosmiques. Hibernant depuis des milliers d’années dans les tréfonds de l’océan au sein d’une cité engloutie nommée R’lyeh, un sombre culte lui fait honneur tel un dieu attendant l’heure de son retour. Il est représenté avec une tête et des tentacules de pieuvre, des ailes de dragon à demi décharnées, un corps massif à tendance humanoïde même si l’auteur relativise grandement ce dernier trait. Il est généralement représenté avec une taille gigantesque. Dans l’œuvre « L’appel de Cthulhu », voici comment appréhender cette entité cosmique : « Nul ne saurait décrire le monstre ; aucun langage ne saurait peindre cette vision de folie, ce chaos de cris inarticulés, cette hideuse contradiction de toutes les lois de la matière et de l’ordre cosmique. »

 

 

Gou Tanabe dessine l’horreur dans un maga fidèle aux origines

 

Né au Japon en 1975, Gou Tanabe s’est fait un nom avec ses adaptations des chefs d’œuvre de Lovecraft. Car il n’en est pas à son coup d’essai avec la publication des Montagnes Hallucinées (2 tomes) et Dans L’Abime du Temps en 2019 gagnant au passage un prix au Festival d’Angoulême, spécialisé dans la BD. La Couleur tombées du Ciel  est ensuite publié en 2020 suivi de L’Appel de Cthulhu ce 17 septembre. L’auteur du manga reprend les grandes œuvres de H. P. Lovecraft avec un savoir-faire inouï sur la qualité des planches. Le dessin reprend avec grand talent l’esprit du maître de l’horreur et arrive à dépeindre des représentations de l’univers imaginé par son créateur avec une fidélité surprenante. C’est une excellente porte d’entrée pour apprécier l’univers horrifique de Lovecraft quand on sait que les écrits sont assez peu accessibles à la lecture. Les lourdeurs, longueurs et détails à foison des livres originels peuvent rebuter donc cette adaptation en manga facilite grandement ce plongeon dans l’horreur.

Vous allez dévorer chaque page en prenant le temps de bien contempler les visuels proposés par Gou Tanabe. Chaque détail dérangeant est placé au bon endroit, ces mystères perceptibles mais inaccessibles, ces formes étranges et indescriptibles, ces panoramas magnifiquement intrigants.

L’autre point important : les personnages. Il est assez plaisant de constater toutes ces personnalités, au départ motivées par ce besoin de connaissance et de compréhension de l’inconnu, en train de glisser doucement vers l’incertitude la plus totale et l’instabilité mentale. Car ces là tout l’enjeu de ces œuvres : dépeindre une aventure se transformant en cauchemar éveillé.

 

Crédit photo : Sofyan Syarief – gambaryance.deviantart – artstation.com/artist/gambaryance – behance.net/gueyance – instagram.com/sofyan.syarief / CC BY-SA (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)